Dans cette interview, nous rencontrons Franck Delaby, directeur des achats et de l'approvisionnement, qui partage son expérience unique de reprise d'études à l'âge de 49 ans à l'ESAP. Avec une formation technique de base et une carrière déjà bien établie, Franck a décidé de se lancer dans un nouveau défi en poursuivant un master, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives professionnelles. Découvrons son parcours, ses motivations et les défis qu'il a relevés lors de cette aventure enrichissante.
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Bonjour, pouvez-vous commencer par vous présenter et nous dire qui vous êtes ?
Bonjour, je m'appelle Franck Delaby, et je suis directeur des achats et de l'approvisionnement. J'ai une formation de base technique, suivie d'un Master Manager et Supply Chain. J'ai entamé cette formation à l'âge de 49 ans à l’ESAP, école achat. Je pense que commencer par une formation technique était essentiel, surtout dans le domaine des achats. Les interactions avec les bureaux d'études sont fréquentes, et il est crucial de comprendre les plans et les besoins techniques. Cela facilite grandement les discussions et les négociations avec les fournisseurs.
Pouvez-vous nous expliquer ce qui vous a poussé, à l'âge de 49 ans, à décider de retourner sur les bancs de l'école ?
C'était le désir de valoriser mon expérience en obtenant un diplôme. De plus, j'ai réalisé l'importance du diplôme aux yeux des recruteurs, souvent plus attentifs au papier qu'à l'expérience elle-même, ce que je trouve parfois un peu exagéré mais c'est la réalité. C'était aussi un moyen de me faire plaisir et de réaliser un objectif personnel.
Avez-vous ressenti des craintes avant de reprendre vos études ?
Oui, notamment celle de me retrouver entouré de personnes beaucoup plus jeunes que moi. Mais finalement, j'ai réalisé que c'était un moment de partage enrichissant. Dans mes entrevues précédentes avec des personnes ayant repris leurs études plus tard dans la vie, beaucoup ont exprimé cette crainte de se retrouver parmi des jeunes fraîchement diplômés, mais ils ont souvent découvert qu'ils étaient entourés de personnes de leur âge. Ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est qu'il y avait une sorte d'intelligence commune parmi nous ; les jeunes étaient vraiment motivés pour apprendre et bénéficier de l'expérience des autres. Tous les étudiants n'étaient pas comme ça, mais il y avait ce type de personnes dans notre groupe.
Que faites-vous aujourd’hui ?
Je suis chargé du projet de mise en place d'une nouvelle ligne de fabrication de tôles pour batteries électriques de voitures. En tant que directeur des achats et de l'approvisionnement, je supervise également la gestion de la chaîne d'approvisionnement, ce qui inclut la logistique et l'achat de pièces nécessaires à temps. En général, j'ai acquis une expérience variée dans l'achat de pièces techniques sur plan, ce qui souligne l'importance de ma formation technique. Ces pièces vont des échangeurs thermiques aux aéroréfrigérants, en passant par les pompes, les châssis, la mécano-soudure, l'usinage et la peinture. Mon parcours professionnel diversifié m'a permis de travailler avec une grande variété de matériaux, ce qui constitue un atout dans mes fonctions actuelles.
Qu'est-ce qui vous satisfait le plus dans votre travail actuel ?
C'est le contact avec les fournisseurs et la recherche de solutions techniques et économiques qui répondent aux besoins de l'entreprise. Nous passons beaucoup de temps à trouver des solutions à partir des plans fournis. Il est important de noter que souvent, les dessinateurs réalisent les plans sans nécessairement avoir une connaissance approfondie des capacités des fournisseurs. En mettant en adéquation les plans avec les moyens disponibles chez les fournisseurs, nous parvenons à trouver des solutions pour produire les pièces nécessaires tout en réduisant les coûts. C'est cette dynamique de résolution de problèmes et d'optimisation qui me passionne dans mon travail.
Quelles sont les principales difficultés auxquelles vous êtes confronté au quotidien dans votre travail ?
Les difficultés sont souvent liées au timing. Nous sommes souvent pris au dépourvu, car ceux en amont ont pris leur temps pour élaborer les plans et les spécifications, et nous sommes ensuite confrontés à des demandes urgentes pour des pièces nécessaires dès le lendemain. Cela implique des délais très courts et beaucoup de défis à relever. Cependant, c'est ce qui rend le travail dans les achats si stimulant ; il n'y a jamais de temps mort et ceux qui aiment les défis y trouvent leur compte. En ce qui concerne la gestion des fournisseurs, j'ai mis en place une classification ABC pour mon portefeuille de fournisseurs. J'ai également mis en place des sources alternatives pour certains fournisseurs, en particulier ceux considérés comme stratégiques. Un fournisseur stratégique est celui qui détient presque un monopole dans l'entreprise et dont l'indisponibilité pourrait compromettre le fonctionnement de l'entreprise. Pour éviter cela, nous identifions les fournisseurs à risque potentiel et mettons en place des sources alternatives. De plus, nous répartissons souvent nos achats entre différents fournisseurs, ce qui garantit une sécurité et crée une concurrence saine entre eux, ce qui peut avoir un impact sur les prix et maintenir une pression constante pour leur baisse.
Pouvez-vous donner trois mots pour décrire l'ESAP ?
Je dirais : expérience, convivialité et adaptation. L'expérience est présente grâce à la diversité des participants qui ont déjà une expérience dans le domaine des achats. La convivialité est également un élément important, car la formation combine théorie et pratique de manière interactive, ce qui la rend plus engageante. Enfin, la formation est adaptée aux besoins des acheteurs, mettant l'accent sur la pratique et répondant ainsi aux attentes du monde professionnel.
Souhaitez-vous donner un conseil à quelqu'un envisageant de faire ce diplôme ?
Je conseillerais à toute personne de se lancer dans cette démarche avec confiance et détermination. Choisir la fonction des achats offre une interactivité stimulante avec divers services au sein d'une entreprise, ce qui en fait un métier à la fois challengeant et enrichissant. Bien que le stress soit présent, comme dans tout métier, c'est une opportunité constante d'apprentissage et de développement personnel. Donc, n'hésitez pas à vous lancer dans cette aventure !
Avez-vous remarqué une différence dans votre poste au retour dans l'entreprise grâce à votre formation ?
Oui, ma formation a clairement fait une différence lorsque je suis retourné dans l'entreprise. J'ai dû reprendre sept modules supplémentaires après avoir passé des tests à Paris. Cela m'a permis d'apprendre de nouvelles choses et même si cela a demandé un effort supplémentaire, je considère que rien n'est jamais perdu en termes d'apprentissage.
Pour en savoir plus sur le parcours inspirant de Franck, vous pouvez échanger avec lui via son profil de mentor sur la plateforme de l’école. Merci Franck.